🎓 Comment préparer votre ado à financer ses études universitaires
Et non, vendre un rein n’est pas une stratégie recommandée.
1. Il était une fois… une dette étudiante
Il était une fois, dans un quartier tranquille, un ado ambitieux du nom d’Alex. Il rêvait de devenir ingénieur, vétérinaire… ou peut-être sommelier avec un diplôme en philosophie. Il ne savait pas encore. Ce qu’il savait, par contre, c’est qu’il voulait aller à l’université.
Ses parents, fiers et pleins de bonnes intentions, répétaient souvent :
« L’école, c’est important. T’inquiète, on va s’arranger. »
Traduction libre : on n’a rien mis de côté, mais on compte sur un miracle ou une bourse tombée du ciel.
Résultat ? Alex a réussi. Il est diplômé.
Mais il traîne une dette étudiante plus longue qu’un hiver québécois.
Moralité ? Plus on commence tôt à en parler, plus on évite de finir le BAC avec un B.A.C de dettes.
2. Croyance #1 : « Les études, c’est quasiment gratuit au Québec »
Ah… celle-là. Une belle légende urbaine.
Oui, nos frais de scolarité sont plus doux qu’ailleurs. Mais l’université, ce n’est pas juste un petit chèque à la session.
On oublie trop souvent les à-côtés : logement, bouffe, transport, manuels scolaires (parfois plus chers que le cours lui-même), abonnement internet, café pour survivre à la mi-session, et tout le reste.
Un ado qui quitte la maison pour aller étudier à temps plein a facilement besoin de 10 000 à 20 000 $ par année.
Et ça, c’est sans compter les dépenses surprises : un ordinateur qui rend l’âme, un stage non rémunéré, ou une semaine intensive où Uber Eats devient un réflexe alimentaire.
Bref, les études, ce n’est pas gratuit. C’est un investissement. Et comme tout bon investissement, ça se planifie.
3. Croyance #2 : « On a encore le temps »
On l’entend souvent : « Il est juste en secondaire 3, on a le temps d’y penser. »
Erreur classique.
Le temps, en finances personnelles, c’est un allié précieux. Et quand on le laisse filer, il se venge. Tranquillement. Avec intérêts.
Si tu commences à épargner 50 $ par mois quand ton enfant a 7 ans, tu arrives à l’université avec plusieurs milliers de dollars déjà prêts à servir. Mais si tu attends ses 17 ans pour y penser, tu risques d’épargner 500 $… et de paniquer le reste du temps.
Chaque année d’attente, c’est une année de moins pour faire travailler l’argent. Et une année de plus où tu comptes sur un prêt.
4. Croyance #3 : « Mon ado ne devrait pas avoir à penser à ça »
C’est noble. C’est bienveillant. Mais c’est un peu… contre-productif.
Parce que justement, c’est le moment idéal pour lui montrer comment on prépare un projet. Comment on rêve… et comment on paie ce rêve.
L’université, ce n’est pas juste une institution. C’est le premier grand projet de vie que ton ado va entreprendre. Et s’il n’apprend pas à le financer, il passera à côté d’un des plus grands apprentissages de sa jeunesse : la planification.
Ce n’est pas lui imposer un fardeau. C’est l’initier à la réalité. Doucement, à son rythme. En mode accompagnement.
5. D’où vient l’argent?
Pas de baguette magique ici. Juste un bon vieux mix de sources possibles.
Il y a les REÉE – Régimes enregistrés d’épargne-études – qui donnent des subventions gouvernementales quand tu cotises. C’est comme un boni gratuit de l’État. Mais il faut y cotiser à temps.
Il y a les jobs étudiants : un été à travailler, ça peut faire une belle différence. Et non, ton ado ne sera pas traumatisé à vie parce qu’il a servi des frites pendant 8 semaines. Au contraire : il va apprendre la valeur d’un dollar et d’un pourboire.
Il y a les bourses. Beaucoup de parents croient que seules les têtes de classe ultra performantes y ont droit. Faux. Il existe des bourses pour tous les profils : sportifs, bénévoles, artistes, jeunes de région, membres d’une communauté, etc. Encore faut-il les chercher.
Et bien sûr, il y a toi. Le parent. Ta contribution dépendra de tes moyens, mais surtout, de la clarté de tes intentions. Pas besoin de tout payer. Il suffit de bien collaborer.
6. Ce que ton ado doit absolument savoir
Avant même de mettre les pieds sur un campus, ton ado doit comprendre une chose : les études, ça coûte cher, et ça se gère.
Il n’a pas besoin d’un diplôme en finances. Il a besoin de savoir :
– combien va lui coûter une session complète (tout inclus);
– combien il pense pouvoir gagner avec un emploi à temps partiel;
– comment éviter de se faire avoir par une carte de crédit;
– comment planifier un budget de base, même approximatif.
Et surtout, il doit comprendre que l’argent, ce n’est pas un sujet tabou. C’est un outil. Ni bon ni mauvais. Un outil qui peut soit t’aider à avancer, soit te freiner si tu refuses de le regarder en face.
7. Travailler pendant les études : bonne idée ou pas?
Ça dépend. Un ado qui bosse 30 heures semaine en plus de ses cours à temps plein va finir épuisé. On ne veut pas ça.
Mais travailler quelques heures par semaine, c’est formateur.
C’est bon pour le portefeuille.
C’est bon pour l’estime de soi.
Et c’est bon pour le CV.
Travailler, ce n’est pas juste une source de revenus. C’est une école parallèle : gestion du temps, discipline, communication, initiative. Ton ado apprendra des choses qu’aucun prof ne pourra lui enseigner.
8. L’art de planifier ensemble
Préparer ton ado à financer ses études, ce n’est pas lui remettre une facture. C’est construire un plan ensemble.
Commence par discuter. Pas une conférence, pas un monologue. Une vraie discussion.
Pose-lui des questions :
« T’as une idée de ce que ça coûte, une année universitaire? »
« Tu préfères rester à la maison ou vivre sur le campus? »
« Tu veux travailler pendant l’été, ou toute l’année? »
« Tu as déjà pensé à faire une demande de bourse? »
Et ensuite, construisez le plan. Ensemble. Avec des objectifs clairs, des responsabilités partagées, et de la souplesse.
Ce plan, il peut évoluer. Mais il existera. Et c’est déjà une victoire.
9. Quelques erreurs à éviter
Erreur numéro un : penser que le gouvernement va tout couvrir. Les prêts et bourses sont utiles, mais insuffisants. Et attention : un prêt étudiant, ce n’est pas un cadeau. C’est une dette avec des lunettes roses.
Erreur numéro deux : faire semblant que tout va bien. Si l’argent est serré, il faut le dire. Ton ado est capable de comprendre. Et plus il le sait tôt, plus il pourra s’adapter.
Erreur numéro trois : ne pas parler d’argent du tout. Parce que le silence crée des mythes. Et les mythes coûtent cher.
10. Une petite leçon d’histoire
Après la Deuxième Guerre mondiale, les États-Unis ont offert une aide financière massive à leurs anciens soldats pour qu’ils aillent à l’université. C’était le GI Bill.
Résultat ? Une génération entière a obtenu un diplôme. L’économie a explosé. La classe moyenne est née.
Pourquoi je te raconte ça ?
Parce qu’on oublie trop souvent que l’éducation financée intelligemment, c’est pas juste une dépense. C’est un levier.
11. Et maintenant?
Tu veux éviter que ton ado s’endette pour les 10 prochaines années?
Commence maintenant. Pas besoin de tout savoir. Juste de vouloir comprendre. Et de l’inclure dans la démarche.
Parlez de budget.
Parlez de REÉE.
Parlez de choix de programme, de coût de la vie, de bourses, de jobs d’été.
Fais de lui un partenaire dans son projet. Parce que c’est SON avenir. Et tu peux être son meilleur coach.
Conclusion : Une sucrée de bonne décision
Préparer ton ado à financer ses études, c’est comme lui apprendre à nager avant de le lancer dans le grand bain.
Tu pourrais lui éviter de se mouiller.
Mais tu préférerais qu’il apprenne à flotter.
Alors parle-lui. Planifiez. Rêvez. Et montrez-lui que derrière chaque ambition, il y a une réalité financière… qu’on peut apprivoiser ensemble.
Et n’oublie jamais :
Un ado préparé vaut mieux que dix prêts signés à la va-vite.
Et un plan à deux, ça fait toute la différence.
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